Contexte régional
L’amélioration de l’égalité des sexes et l’inclusion sociale reste un enjeu critique pour bénéficier pleinement des impacts sur le développement des programmes d’énergie. La Note d’orientation du Groupe de la Banque mondiale pour le secteur de l’énergie publiée récemment énonce clairement son engagement à promouvoir l’autonomie des femmes en tant qu’utilisatrices de l’énergie, et à les aider à devenir des prestataires de services énergétiques ou à adopter un usage productif de l’énergie créateur des revenus. Le Programme d’énergie rurale du Mali soutient les efforts d’intégration de la dimension genre par le biais de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER), avec l’appui du Programme genre et énergie de l’AFREA (Programme sur l’accès aux énergies renouvelables en Afrique, intégration de la parité dans les politiques et projets du secteur de l’énergie) de la Banque mondiale et du programme ONU-Femmes.
Mis en place en 2010, le Programme genre et énergie de l’AFREA a piloté des approches, développé des » savoir-faire » et travaillé avec des gouvernements de pays clients et des équipes spécialisées dans l’énergie sur l’intégration de la dimension genre dans des opérations d’accès à l’énergie en cours et nouvelles. Le programme offre un soutien opérationnel en vue de l’intégration d’une composante liée au genre dans les Projets d’accès à l’énergie de la Banque mondiale au Sénégal, au Mali, au Bénin, en Tanzanie, au Kenya, en Zambie et dans les travaux préparatoires menés au Libéria et au Mozambique. Une deuxième phase de ce programme est actuellement en cours qui permettra d’élargir la portée des activités-en allant au-delà de l’accès à l’énergie-en intégrant des projets d’infrastructures d’électricité, des projets d’appui aux sociétés de services aux collectivités nationales et des projets de politique générale et de réforme.
Genre et énergie
L’amélioration de l’accès des populations à faible revenu aux services énergétiques de base est l’une des principales priorités du Gouvernement du Mali (GM). Il a en effet un impact direct sur la réalisation des objectifs de croissance économique et de réduction de la pauvreté, y compris ceux liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le GM a pris des engagements forts pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ceci a été démontré par l’adoption de la Politique nationale genre (novembre 2010), et de programmes et fonds destinés à la mettre en œuvre, incluant une Stratégie nationale de planification et de budgétisation sensible au genre et la mise en place d’un Fonds National pour l’égalité des femmes. Bien que le Mali ait adhéré à diverses conventions et accords internationaux et régionaux ayant un effet positif sur le statut de la femme, les progrès de l’application pratique de ces engagements tardent à se concrétiser. En outre, le pouvoir économique des femmes est généralement faible et se combine avec d’autres facteurs socioculturels, en particulier dans les zones rurales, ce qui a des conséquences importantes pour la santé des femmes en matière de reproduction, d’accès aux facteurs de production, de participation à la vie publique et d’autonomisation des femmes.
Afin de promouvoir un approvisionnement énergétique durable des ménages, notamment pour leurs équipements de cuisson, et de développer l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, le GM a créé l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER) en 2003, et le Fonds de l’électrification rurale (FER) en 2005, avec l’appui de la Banque mondiale par le biais du Projet sur l’énergie domestique et la généralisation de l’accès à l’électricité (HEURA-Household Energy and Universal Access Project (PEDASB)).Suite à des consultations initiales avec la Banque mondiale et le GM, le Programme genre et énergie de l’AFREA a établi un partenariat avec l’AMADER pour soutenir l’intégration de la dimension genre dans leurs activités et dans les opérations en cours de la Banque mondiale. La prise en compte du genre a été lancée au Mali en 2011 avec une évaluation au niveau institutionnel et local destinée à passer en revue les opérations de l’AMADER dans trois des huit régions du pays. Un programme de travail et un plan d’action genre ont été élaborés en se basant sur l’évaluation initiale (examen sur dossier, enquêtes communautaires, entretiens avec le personnel) et sur des activités de formation, en vue de proposer de nouvelles activités dans quatre domaines destinées énumérés en dessous à améliorer la sensibilisation au genre. En outre, un » bureau du genre » a été créé au sein de l’AMADER et un point focal genre a été désigné.
Renforcement de la sensibilisation et partage des connaissances
Des réunions avec les différentes parties prenantes ont révélé la nécessité de mettre davantage l’accent sur le rôle des femmes en tant que pourvoyeuses et utilisatrices principales de l’énergie et sur son impact sur le bien-être et l’environnement des ménages.
Renforcement des capacités des acteurs clés à tous les niveaux
Les questions liées au genre et à l’énergie figurent en bonne place dans le programme du Gouvernement et des partenaires techniques et financiers travaillant au Mali. Cependant, on manque d’informations solides sur lesquelles fonder la conception des interventions et les capacités sont insuffisantes pour entreprendre la conception et assurer la mise en œuvre. Il est donc essentiel de renforcer les capacités des experts en genre sur les questions énergétiques, et vice versa.
Renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles de l’AMADER
L’AMADER aura à renforcer ses capacités organisationnelles et institutionnelles pour faciliter l’intégration du genre dans tous ses programmes et activités.
Démontrer les avantages de l’intégration du genre avec des programmes pilotes
En alignement avec la mission de l’AMADER d’amélioration de la vie des populations pauvres par l’élargissement de l’accès aux services énergétiques, la réalisation de projets pilotes de démonstration comportant une approche genre systématique pourra démontrer les avantages additionnels de cette approche par rapport à une approche traditionnelle (business as usual). Ces expériences d’ » apprentissage par la pratique » pourront servir à préciser les plans futurs d’extension et de réplication à plus grande échelle.
En outre, un partenariat formel a été établi entre l’AMADER et ONU-femmes pour concevoir et mettre en œuvre des activités pilotes dans le cadre du plan d’action genre de l’AMADER. L’AMADER et ONU-femmes ont convenu d’un plan de travail commun en vue de promouvoir des activités génératrices de revenus pour les particuliers grâce à l’utilisation rationnelle des sources énergétiques et des technologies moins énergétivores, et de renforcer la disponibilité des équipements fonctionnels adaptés aux besoins des femmes et des hommes.
Le projet le plus récemment approuvé, le Projet de systèmes hybrides d’électrification rurale (SHER) qui s’inscrit dans le plan d’investissement du Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables pour les pays à faibles revenus (SREP), vient compléter les précédentes opérations de la Banque mondiale et vise à élargir l’accès à l’énergie moderne et renouvelable dans les zones rurales, avec une attention particulière portée à l’impact et à la participation des femmes. Le projet vise à appuyer la mise en œuvre à plus grande échelle du programme Énergie pour la réduction des inégalités genre au Mali qui a porté sur le renforcement de solutions de production d’électricité hors réseau à l’intention de centres communautaires et sur la construction et la distribution de fourneaux améliorés. Il appuiera en outre l’acquisition d’équipements économes en énergie pour des groupes de femmes et des associations/collectifs de production féminins en milieu rural et explorera comment les groupes de femmes peuvent jouer un rôle dans les campagnes de sensibilisation à la distribution de l’électricité et à l’efficacité énergétique.
Objectif de la mission
L’objectif de ce contrat de consultant à court terme (STC – Short Term Consultancy) est de fournir une expertise genre globale et un appui technique ciblés sur les programmes énergétiques maliens de la Banque mondiale (tels que le SHER et le PASE) ainsi que d’autres bailleurs de fonds. Ce travail implique des activités d’appui à plusieurs niveaux dans le pays, et un dialogue permanent avec les équipes chargées de l’énergie et les homologues gouvernementaux et comporte divers besoins en matière de rapports de suivi. Il s’agit d’un rôle essentiel pour soutenir l’intégration de la dimension genre dans les programmes énergétiques de la Banque mondiale au Mali, en particulier dans le SHER, pour assurer le suivi du plan d’action genre en cours et soutenir le développement de nouvelles activités genre et énergie.
Durée de la mission : 100 jours- personne, novembre 2014-juin 2015
La durée de la mission initiale est de 100 jours, pouvant être étendue par un accord entre le consultant et la Banque mondiale – après une évaluation et un avis de non objection de la partie malienne ainsi que de la part de la Banque Mondiale.
Activités
Les éléments clés pour lesquels l’équipe a besoin d’un appui à la coordination sont exposés ci-dessous, et comprennent certaines activités spécifiques pour le consultant. Généralement, le consultant fournira au jour le jour de conseils, orientations et transmission des informations en fonction des divers besoins et des demandes de l’équipe énergie BM et du Gouvernement.
Veuillez toutefois noter que les activités pourront être modifiées en fonction des demandes des clients et des équipes énergie au cours du déploiement du programme.
Renforcement institutionnel et renforcement des capacités (10 jours).
L’objectif des activités de renforcement des capacités sera de partager des informations, des exemples et de renforcer les capacités sur la dimension genre au sein de l’AMADER sur les questions genre et un soutien continu au Point focal genre.
Mise en œuvre du Plan d’action genre (10 jours).
L’AMADER et ONU-Femmes ont conçu un plan d’action et ont besoin d’aide pour la mise en œuvre de ses diverses activités. Le consultant devra, par exemple, veiller à l’intégration de la dimension genre dans la conception et la mise en œuvre de l’ensemble du programme énergétique du Mali y inclus des screenings des ébauches des lois concernant l’énergie. Il pourra également avoir à mener des évaluations rapides des travaux en cours en vue de leur réplication à plus grande échelle ou de l’amélioration de leur intégration dans l’ensemble des opérations. En plus, le consultant devra, en étroite collaboration avec le point focal, s’assurer que les recommandations provenant de la feuille de route établie pendant l’atelier de Dakar en avril 2014 seront intégrés dans le plan d’action et leur mise en œuvre est inclus dans le plan de suivi. Ce sera fait au fur et à mesure des échanges réguliers entre AMADER et ses partenaires.
Amélioration de la Rentabilité et Mise à l’échelle des UTC (45 jours).
L’AMADER a déjà mis en œuvre des unités de transformation et de commercialisation des produits locaux (UTCs) avec le but de faciliter d’un meilleur accès aux technologies énergétiques ainsi qu’une professionnalisation et mise en réseau des femmes pour l’écoulement des produits. Avant de continuer l’intensification de cette activité, il est nécessaire d’évaluer les progrès accomplis à ce jour. Cela aidera l’équipe de la BM et l’AMADER à décider si le SHER devrait financer des nouveaux UTCs ou plutôt améliorer la performance des unités existantes. Le consultant sera chargé de mener l’étude diagnostique des 19 villages assorti d’un plan d’action genre-énergie, de faire l’état des deux (02) UTC des sites pilotes de Simidji et N’Tobougou en faisant ressortir les acquis, la pérennisation et la durabilité du projet et l’état lieu assorti du budget des UTC de Simidji et N’Tobougou.
Formations communautaires (15 jours).
La formation devra être adaptée pour répondre aux besoins spécifiques des femmes et des hommes dans les communautés affectées par les projets de l’AMADER, notamment le SHER. La formation pourra concerner des groupes de femmes, des organisations communautaires, mais aussi des opérateurs locaux ou des groupes municipaux. Les formations pourront porter sur l’identification des opportunités d’utilisation de l’énergie (à la fois en réseau et hors réseau) pour des activités productives créatrices de revenus en fonction des informations recueillies au cours des diverses activités. Ceci pourra, par exemple, inclure des formations sur la construction et la distribution des fourneaux améliorés et sur les usages productifs des services d’énergie dans le cadre du Projet de systèmes hybrides d’électrification rurale en partenariat avec ONU-Femmes. Il pourra être nécessaire de procéder à des formations village par village ou de faire appel à l’expertise d’autres pays engagés dans des programmes genre et énergie (par exemple, Sénégal/Bénin) pour partager les connaissances régionales. La tâche principale de consultant est de s’assurer que la dimension genre est bien prise en compte dans les modules de formation.
Suivi et évaluation (15 jours).
Appui aux activités de suivi-évaluation (S&E) prévues pour le plan d’action pour l’AMADER et les activités du projet SHER. Le Projet de systèmes hybrides d’électrification rurale comprend, par exemple, un indicateur clé portant sur le genre, dénombrant le nombre de femmes bénéficiaires directs du projet. Le consultant devra élaborer un plan de travail lié au plan d’action, ainsi fournir des conseils et des exemples spécifiques pour renforcer la capacité de suivi et évaluation des interventions genre dans les projets en cours et les nouvelles initiatives au Mali, telles que pour le SHER.
Appui aux actions d’Information, d’Education et de Communication (IEC) (5 jours).
Le Consultant fournira un appui conseil à l’AMADER pour la mise en œuvre des différentes actions de sensibilisations et de communications sur le genre
Livrable
Le consultant soumettra, pour validation par l’AMADER et la Banque mondiale, un plan de travail détaillant les activités à mener et les déverbales associés pendant les premiers 25 jours de travail. L’avis de l’AMADER et la banque mondiale sera nécessaire avant de commencer aucune activité. Un deuxième, troisième et quatrième plan de travail seront soumis à l’avance pour approbation de l’AMADER et la Banque mondiale chaque 25 jours de travail afin d’assurer l’avancement régulière.
Généralement, le Consultant devra produire des travaux suivants :
Préparer des documents et des rapports y incluant des recommandations,
Elaborer et faire des enquêtes,
Organiser des sessions de travail,
Mener des visites des sites sur le genre,
Faire partie des missions de la Banque mondiale.
Les livrables seront produits entre décembre 2014 et juin 2015.
Coordination
Le consultant sera placé sous l’autorité directe de Manuel Berlengiero (Spécialiste principal de l’énergie et Chef d’équipe de projet du Projet de systèmes hybrides d’électrification rurale). Le consultant, sur la base d’un programme préalablement défini et accepté par l’AMADER travaillera en étroite collaboration et sur une base quotidienne avec Mme Traoré Kaltoumi Diallo, Point focal genre de l’AMADER et Mme Stephanie Nsom, membre de l’équipe de projet du SHER. Ces services de conseil seront financés par le Programme genre énergie AFREA 2 (P149119).
Critères et qualifications
Le consultant devra avoir :
Un diplôme d’études supérieures (Master ou PhD) et un minimum de 5 à 7 ans d’expérience sur le sujet de genre et son intégration aux projets et programmes dans les organisations similaires à la Banque mondiale et/ou externe. Une expérience des secteurs genre, énergie et infrastructures dans les pays en développement ;
Une expertise confirmée dans le dialogue sur la politique énergétique, la mise en œuvre des projets ou le travail sur les questions genre sur le terrain ;
Une expérience des évaluations sociales, des outils de suivi et des consultations au niveau du terrain ou une expérience des compagnies nationales de services d’intérêt collectif et des systèmes énergétiques ;
L’expérience du travail en direct avec des équipes de projet et de l’interaction avec des administrations publiques, en particulier sur les questions genre, sociales et énergie ;
Une expérience de la collaboration avec des partenaires au développement et de la coordination diplomatique ;
L’expérience des pays en développement est indispensable, de préférence en Afrique de l’Ouest ;
La capacité de communiquer avec des femmes et des hommes au niveau des petits villages ;
Des capacités de recherche et de bonnes capacités rédactionnelles ;
La maîtrise du français et de l’anglais à l’écrit et à l’oral ;
La maîtrise des langues locales est un plus ;
Le désir de voyager en fonction des besoins dans des régions éloignées.
Dépôt des candidatures
Les Candidat(e)s intéressé(e)s sont priées d’envoyer leur CV et Lettre de Motivation à cette adresse email: ischomer@worldbank.org. Avec la mention ‘’Application for Gender-Energy Consultant’’ en objet du courriel. La date limite de réception des candidatures est le 15 Janvier 2015. Seuls les candidats retenus seront contactés.Il s’agit notamment de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo)
Par rapport aux hommes, les femmes ont un accès limité aux droits de propriété enregistrés (2 % ), à l’utilisation des terres (20 % ), au matériel agricole ( 19,6 %) et au crédit ( 40,6 % ), source : UN Femmes, Rapports de pays 2011
L’offre a expiré.