Nom du poste : Consultant(e) en Technologie et Digital
Langues : Français [Indispensable] ; Anglais [Intermédiaire]
Location : Bamako, Mali
Contexte – Justification
Le Mali se trouve au cœur de la révolution de l’information et de la communication la plus importante de son histoire et entre dans l’ère numérique. Pour preuve, l’adoption du mobile est supérieure à la moyenne d’Afrique subsaharienne, à 62% en 2017 avec plus de 11 millions d’abonnés uniques dans le pays, contre 43% pour la région en moyenne. Tout aussi important, le nombre d’abonnés à l’Internet – principalement mobile – atteint aujourd’hui 12,2% de la population malienne.
En termes d’impact économique, cependant, le numérique n’a pas encore produit le même niveau de contributions au Mali que dans les autres économies émergentes et développées et ne représente qu’une part infime du PIB. Cela suggère qu’il existe d’importantes possibilités inexploitées de tirer parti du potentiel de l’Internet pour stimuler la croissance et le développement dans le pays.
En favorisant l’efficacité, l’innovation et l’inclusion, cette évolution rapide de la technologie a non seulement le potentiel de permettre au Mali de sauter des étapes et de s’affranchir des processus de développement traditionnels, en permettant notamment aux populations pauvres et défavorisées d’accéder à un monde de possibilités auparavant hors de portée, mais aussi par là même occasion de créer des opportunités d’affaires pour ses entrepreneurs.
Le mobile money, par exemple, peut constituer un élément clé des modèles d’affaires émergents au Mali, qui traitent de l’accès, de l’efficacité et de la productivité dans différents secteurs d’activité. Un cas d’usage clé du mobile money est ainsi la numérisation de la chaîne de valeur agricole (par exemple sur la filière mangue, l’une des plus importantes au Mali), qui fournit des avantages considérables aux agriculteurs en termes d’inclusion financière. Le fait d’avoir un compte de mobile money permet en effet aux agriculteurs maliens d’effectuer numériquement leurs transactions avec leurs fournisseurs et acheteurs, avec les services publics, ou encore pour payer les frais scolaires et de santé de leur famille. Cet historique de transactions, associé à d’autres points de données comme l’emplacement de la ferme et la superficie cultivée, pourrait fournir une base aux entrepreneurs de la fintech pour évaluer la solvabilité d’un agriculteur, ouvrant la voie à des produits formels de crédit, d’assurance et d’épargne agricoles.
Dans ce contexte, Le Gouvernement du Mali, sur proposition du ministère de l’Economie numérique et de la Communication a créé la Direction pour l’Economie Numérique[1], qui a pour charge de créer l’environnement qui permettra aux entrepreneurs maliens de prendre le virage technologique, et ainsi de décupler leur croissance et impact. La nouvelle direction a également pour mission d’élaborer les politiques publiques en matière de Télécommunications, de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et des Postes, et d’en assurer la coordination et le contrôle de sa mise en œuvre.
L’Ambassade du Danemark au Mali, dans le cadre de son nouveau programme pour la période 2019-2022 visant à améliorer l’environnement pour la création et le développement des startups et PME innovantes au Mali, a décidé d’appuyer le Ministère dans ses missions de soutien aux acteurs maliens de l’écosystème de l’entrepreneuriat, de l’innovation et du financement, ainsi que de plaidoyer pour une économie numérique.
Le Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication
Le Ministère de l’Économie Numérique et de la Communication prépare et met en œuvre la politique nationale dans les domaines des technologies de l’information, de la poste, de l’information et de la communication.
Ainsi le Ministère a compétence pour :
- Le développement des Technologies de l’Information et de la
- Communication et la promotion de leur intégration et de leur utilisation
- Dans tous les secteurs de la vie économique, sociale et culturelle ;
- Le développement de l’utilisation sécurisée des Technologies de
- L’Information et de la Communication dans l’Administration ;
- La sécurisation des réseaux de communication entre les administrations publiques et entre les autorités nationales ;
- La préparation et la gestion de la transition numérique ;
- Le développement de la presse écrite et de l’audiovisuel publics et privés ;
- Le développement et la diffusion de la création audiovisuelle ;
- La promotion de la diffusion et du rayonnement de la culture malienne dans le monde ;
- L’élaboration et le suivi de la mise en œuvre de la législation régissant la
- Publicité et les secteurs des postes et des télécommunications ;
- L’élaboration de la stratégie de communication du Gouvernement.
Tâches et Responsabilités
Sous l’autorité du Directeur national de l’Economie numérique, le consultant sera chargé d’exécuter les activités suivantes :
- Réaliser une cartographie complète des starts-ups numériques au Mali intervenant dans le secteur de l’entrepreneuriat numérique et innovant :
- Concevoir une méthodologie de cartographie intelligente et économe, c’est-à-dire :
- Evitant un document figé et offline et favorisant plutôt un support dynamique, ouvert et facilement disséminable (ex. site internet en open source, cartes en co-création, etc.) ;
- Synthétisant les informations clés sur les acteurs, incluant notamment leurs résultats et des exemples de réalisation, mais aussi leurs besoins.
- Insérer un premier jet de données dans la cartographie, avec l’aide de la Banque Mondiale qui possède d’ores et déjà une grande partie des données nécessaires, et la mettre à jour en mobilisant les acteurs de l’écosystème ;
- S’enquérir des besoins et contraintes rencontrées par les start-ups qui pourraient être levées par le Ministère ou nourrir sa vision ;
- Effectuer une passation afin de permettre une appropriation, un suivi à long terme et une actualisation de la base de données par la Direction.
- Travailler en étroite collaboration avec le Consultant entrepreneuriat recruté par la Direction de l’Economie Numérique, qui réalisera pour sa part une cartographie des acteurs de l’écosystème entrepreneurial.
- Concevoir une méthodologie de cartographie intelligente et économe, c’est-à-dire :
- Effectuer une veille et un recensement des technologies innovantes développées dans la sous-région par les start-ups ouest africaines :
- Les technologies répondant à des besoins spécifiques pertinents pour le Mali et s’inscrivant dans la logique de technologie de rupture dans les domaines prioritaires ( Ag-Tech, Ed-Tech, Health-Tech, Clean-Tech, Fin-Tech, etc.) ;
- Etablir un format innovant pour disséminer et discuter cette veille en interne à la Direction et en externe auprès des acteurs de l’écosystème, ex. atelier(bi-) hebdomadaire à la Direction ;
- Démarcher les startups en phase d’expansion pour les attirer au Mali, avec notamment des facilités potentiellement mises en place au Complexe Numérique / Tubaniso Agrobusiness & Innovation Center (TAIC).
- Participer à l’élaboration d’une note de concept sur le futur Complexe Numérique et les synergies à réaliser avec le Tubaniso Agrobusiness & Innovation Center (TAIC), en étroite collaboration avec la Direction, la Banque Mondiale et les parties prenantes clés.
- Rédaction d’un document de projet exhaustif afin de présenter le rôle et l’intérêt du futur Complexe Numérique qui sera installé à TAIC, sur la base de consultations des acteurs clés de l’écosystème et de leur vision et besoins ;
- Un plan d’action sur l’opérationnalisation concrète de ce projet ;
- Un plan de communication et de mobilisation.
- Tenir des réunions de sensibilisations tous les mois avec les équipes de la Direction afin de les sensibiliser à tous les enjeux liés à l’entrepreneuriat et ainsi accroitre leur compréhension sur ces enjeux :
- Les difficultés concrètes des incubateurs (modèles économiques non viable, carences dans les propositions de valeur, les meilleurs pratiques sous-régionales, etc…)
- Savoir distinguer les différents types d’entrepreneurs et de fait les différents obstacles pour leur développement (porteurs de projet, entrepreneurs, start-up, PMEs)
- Pouvoir décrypter les différents mécanismes de financement : Fond d’amorçage, Private Equity, Capital Risque, Prêt pour l’investissement à long terme, etc…
- Inclure également toutes thématiques jugées utiles ou pertinentes avec l’entrepreneuriat et plus particulièrement le numérique.
- Appuyer la nouvelle Direction Nationale de l’Economie Numérique dans toutes ses activités transversales liés à l’entrepreneuriat, le numérique et l’innovation.
- Contribuer au développement de l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation en étroite relation avec la Direction, l’écosystème nationale, les bailleurs de fonds et institutions, et les autorités publiques concernées.
Critères de sélection
Profils
- Diplômé dans le domaine des NTIC, Technologie / Digital : Ecole d’ingénieur, Bac + 5 universitaire, Ecole de Management/Commerce,
- Au moins 5 années d’expérience en gestion de projets, développement du secteur privé ou toute expérience acquise soit en cabinet de conseil, soit en entreprise où vous avez développé de solides compétences fonctionnelles et en management de projet. Avoir une grande connaissance de l’entrepreneuriat, des écosystèmes entrepreneuriaux, des PMEs et des start-ups.
Expériences
- Expérience nécessaire dans le conseil, l’accompagnement et/ou la formation des porteurs de projet et créateur d’entreprise.
- Bonne connaissance du fonctionnement et de l’environnement social et économique des entreprises innovantes (start-ups) et conventionnelles (TPE/PME)
- Qualité relationnelle et pédagogique, capacité à suivre et motiver les porteurs de projet.
- Forte capacité d’adaptation et de développement dans des contextes variés. Vous êtes force de proposition, avez le sens de l’écoute et le goût du travail en équipe.
- Vos connaissances des entreprises, votre esprit de synthèse, votre sens des responsabilités permettent de justifier une dimension conseil à vos interventions.
- Une attention toute particulière sera portée sur les qualités rédactionnelles, organisationnelles et méthodologiques du candidat.
- Une expérience de travail dans des pays en développement et émergents, en particulier en Afrique de l’ouest, serait un atout ;
Compétences du consultant
- Connaissance du monde de l’entreprise et de la problématique client à traiter
- Animation d’ateliers, réunion
- Assurer une mission de conseil
- Conduite de projet
- Management
- Excellentes compétences en communication orale et écrite en français, avec au moins un niveau correct de conversation en anglais ;
Qualités
- Sens de l’écoute et de l’analyse
- Force de conviction
- Résistance à la pression
- Ouverture d’esprit
- Capacité d’adaptation
- Aisance relationnelle
Période, lieu et déroulement
La consultance débutera le 20 Avril 2019 et s’achèvera le 30 Juin 2019, avec possibilité de renouveler le contrat pour une durée de trois (3) mois.
Lieu : Bamako
Le consultant sera rémunéré pour soixante (60) jours de travail effectif, sur un salaire compétitif correspondant à son degré d’expérience et ses compétences.
Merci d’envoyer votre dossier (CV et lettre de motivation) avant le 04 avril 2019 à :
Ibrahim Camara : icamara@worldbank.org
Diletta Doretti : ddoretti@worldbank.org
Halimatou Nimaga : hnimaga@worldbank.org
Katarina Kovacevic : Kkovacevic@worldbank.org
[1] Loi n°2017-061 du 18 décembre 2017