CONTEXTE/JUSTIFICATION
La planification familiale est l’une des interventions les plus bénéfiques pour l’amélioration de la santé et du développement en général. Néanmoins, l’Afrique de l’Ouest en général et le Mali en particulier, accuse un retard conséquent en termes de planification familiale.
Avec un taux de fécondité par femme de 6,1 enfants ainsi que des besoins non satisfaits à 26% (EDSM 2012/2013), le Mali présente l’un des taux de fécondité les plus élevés et la croissance de la population la plus rapide au monde. Le nombre important de grossesses non planifiées présente des risques graves pour la santé des mères et des enfants. Selon un rapport de suivi de la Déclaration du Partenariat de Ouagadougou publié en 2013, en Afrique de l’Ouest Francophone, environ trois femmes meurent chaque heure de causes maternelles et un enfant de moins de cinq ans meurt toutes les minutes. En réduisant le nombre de grossesses non planifiées et en permettant la planification opportune et l’espacement des grossesses, la contraception pourrait sauver les vies de milliers de mères, de nourrissons et d’enfants chaque année.
Au Mali, la faible utilisation des contraceptifs modernes explique en grande partie ces niveaux de fécondité : malgré les efforts fournis depuis de nombreuses années moins de 10 % des femmes mariées utilisent des méthodes modernes de planification familiale. En comparaison, 25 % des femmes mariées ont recours à des méthodes modernes de contraception en Afrique de l’Est et 53 % en Asie du Sud-Est.
Le taux de prévalence contraceptive (TPC) n’a augmenté que de 2 % ces 6 dernières années (de 2006 à 2012), malgré des investissements importants dans ces domaines. Ce taux est le 6ème le plus bas du monde, et seuls les pays disposant d’un système de santé plus ou moins défaillant ou souffrant de l’instabilité politique comme l’Érythrée, le Sud Soudan, le Soudan, le Tchad ou la Guinée, ont des taux encore plus bas.
La population malienne se caractérise par sa jeunesse. En 2009, les moins de 15 ans représentaient 46,6% et les jeunes filles de moins de 19 ans représentaient 55% des femmes en âge de procréer. Avec une population si jeune, la sexualité est devenue un sujet de préoccupation de santé publique, avec l’extension des infections sexuellement transmissibles, le VIH, les avortements non sécurisés et les grossesses précoces au cours de ces dernières années. Les jeunes surtout ceux qui vivent en milieu urbain n’ont pas recours au préservatif de façon systématique malgré le fait qu’ils soient plus aptes, à assimiler les messages de sensibilisation dont ils ont été la cible. Les études récentes montrent que les adolescentes du milieu rural (25,1%) continuent d’avoir une fécondité beaucoup plus précoce que celles du milieu urbain (45,8%) EDSM 2012. Les différentes statistiques révèlent que 66% des grossesses surviennent avant l’âge de 19 ans, la proportion des naissances chez les 15 à 19 ans représente 14 % de la fécondité totale des femmes (EDSM 2013). La prévalence contraceptive chez les adolescents de 15 à 19 ans reste faible et est estimée à 4,7%.
Il est aussi à noter, par ailleurs, que l’âge moyen du premier rapport sexuel reste autour de 17 ans et celui de la première union se situe à 18 ans.
La pauvreté, le manque d’accès aux informations, aux produits et aux services, la mauvaise gouvernance et certaines pratiques culturelles et sociales préjudiciables à la santé des mères et des enfants sont autant d’éléments qui empêchent les maliens d’obtenir des soins optimaux en matière de la santé reproduction. Cette situation a des conséquences négatives sur les efforts de lutte contre la mortalité maternelle dont le taux est estimé dans l’EDSM 2012/2013 à 368 pour 100 000 naissances vivantes.
Afin de relever ces différents défis en matière de planification familiale, le Mali s’est doté d’un plan d’action national de planification familiale 2014-2018. Eu égard à tous les bienfaits de la planification familiale, ce plan a souligné l’importance de la mise en œuvre effective d’une approche multisectorielle et inclusive permettant à divers secteurs et acteurs d’apporter leur contribution à l’atteinte de l’objectif ambitieux mais réalisable que se fixe le présent plan d’action à savoir une prévalence contraceptive de 15% d’ici 2018.
En 2006, le Mali s’était doté d’un plan national de communication pour la santé de la reproduction, 2007-2011. La stratégie nationale de communication pour la santé de la reproduction avait pour but de promouvoir le changement de comportements nécessaires au niveau des populations en matière de sexualité, de santé sexuelle et de reproduction ainsi que les changements favorables dans leur environnement et leur communauté pour l’atteinte des objectifs du Plan Stratégique de la Santé de la Reproduction.
Sept ans après la fin de ce plan de communication et eu égard aux défis majeurs en matière de la reproduction suscités, de nouveaux objectifs de communications adaptés aux besoins , au contexte et aux nouveaux objectifs nationaux en matière de santé la reproduction doivent être élaborés et mis en œuvre.
C’est dans ce cadre que le projet USAID | Keneya Jemu Kan (KJK) souhaite apporter un appui au Ministère de la Santé à travers la Division Santé de la Reproduction (DSR) et le Centre National d’Information, d’Eduction et de Communication pour la Santé (CNIECS) du Mali pour faire un état de lieu de mise en œuvre du plan de communication 2007-2011 et inventorier les outils et matériel de communication sur la SR/PF au Mali en prélude à l’élaboration d’un nouveau plan national stratégique de communication en matière de santé de la reproduction 2017- 2021.
Ce document décrit les termes de référence pour un(e) consultant(e) pour une analyse situationnelle à travers l’évaluation de la mise en œuvre de l’ancien plan de communication 2007-2011 et l’inventaire des outils et matériels de communication dans le domaine Santé de la Reproduction.
OBJECTIFS
Objectif général
Faire un état de lieu de la mise en œuvre du plan stratégique national de communication pour la santé de la reproduction 2007-2011.
Objectifs spécifiques
La/le consultant(e) devra:
Effectuer une analyse situationnelle, qui comprend entre autre :
une évaluation de la mise en œuvre du plan stratégique national de communication pour la santé de la reproduction 2007-2011 afin de mettre en exergue les acquis, les forces et les faiblesses dudit plan ;
une analyse des supports et des outils CCSC ou IEC qui sont utilisés par les partenaires de mise en œuvre au Mali ;
une identification des besoins actuels et les gaps en matière de CCSC pour la SR ;
une proposition d’axes stratégiques à prendre en compte dans le développement du nouveau plan stratégique national de communication.
Co-faciliter un atelier national de restitution des résultats de l’évaluation du plan stratégique national de communication pour la santé de la reproduction 2007-2011.
TACHES DE LA (DU) CONSULANT(E)
La/le consultant(e), effectuera les tâches ci-après sans être exhaustives :
Dresser un planning global et détaillé de l’ensemble des activités à mener ;
Faire la revue des documents stratégiques (plan stratégique national SR et plan stratégique de communication);
Faire la revue des autres documents développés à partir de ces documents stratégiques principaux;
Elaborer le questionnaire ou autres outils de collecte d’informations;
Faire valider le questionnaire par le personnel de KJK;
Interviewer les partenaires de mise en œuvre (au niveau central, régional et local) par rapport au suivi du plan stratégique national ou au suivi des recommandations/lignes directrices;
Interviewer les donateurs clés (USAID, UNICEF, FNUAP, GIZ, Dutch Embassy, GFATM etc…) pour une évaluation plus complète;
Interviewer les acteurs clés au niveau local par rapport au suivi du plan stratégique national ou au suivi des recommandations/lignes directrices;
Identifier les questions et les aspects des problèmes identifiés qui exigent plus de recherche;
Produire un rapport provisoire;
Présenter les résultats provisoires lors d’un atelier de restitution ;
Produire un rapport final.
RESULTATS ATTENDUS
Les résultats attendus du consultant seront les suivants :
Le chronogramme global et détaillé est exécuté ;
La revue des documents stratégiques (plan stratégique national SR et plan stratégique de communication) et des autres documents développés à partir de ces documents stratégiques principaux est faite ;
Le questionnaire ou autres outils de collecte d’informations est fait et validé par le personnel de KJK ;
L’interview des partenaires de mise en œuvre (au niveau central) par rapport au suivi du plan stratégique national ou au suivi des recommandations/lignes directrices est fait ;
L’interview des donateurs clés comme (USAID, UNICEF, FNUAP, GIZ, Dutch Embassy, GFATM etc…) pour une évaluation plus complète est fait ;
L’interview des acteurs clés au niveau local par rapport au suivi du plan stratégique national ou au suivi des recommandations/lignes directrices est fait ;
L’identification des questions et les aspects des problèmes identifiés qui exigent plus de recherche est faite ;
Un rapport provisoire est produit à KJK ;
Les résultats provisoires sont présentés lors d’un atelier de restitution ;
Un rapport final est fourni à KJK.
RELATIONS ET RAPPORTS
La/le consultant(e) relèvera directement du chargé de programmes SR/PF de KJK sous la supervision globale du Directeur des Programmes CCSC ;
Il travaillera en étroite collaboration avec le chargé de programme SR/PF et le Directeur de programmes CCSC, au besoin, avec les autres membres de l’équipe KJK surtout les conseillers techniques en santé numérique, en recherche, suivi et évaluation ainsi que le volet genre ;
Il travaillera également avec les partenaires étatiques impliqués dans la SR (le CNIECS, la DRPF, la DRDS) au Mali ;
Il aura à effectuer des rencontres périodiques avec les représentants de KJK pour » briefing » ou » débriefing » si nécessaire.
QUALIFICATIONS ET APTITUDES
Qualifications et aptitudes :
Etre titulaire au minimum d’un Master en communication, en santé publique ou dans un domaine connexe ;
Avoir au moins 5 ans d’expérience professionnelle en matière de communication pour le changement de comportement/ communication de la santé, c’est un plus si c’est dans le domaine de la SR/PF;
Avoir une excellente compréhension des questions de santé publique et de la santé de la reproduction et planification familiale au Mali;
La connaissance des enjeux des populations jeunes est un atout ;
Avoir une connaissance des principes et des approches en matière de communication sociale et de changement de comportement ;
Avoir de solides aptitudes interpersonnelles ;
Maîtriser le français, une bonne connaissance de l’anglais est fortement souhaitée ;
Avoir de bonnes connaissances dans le domaine du genre et santé numérique sera un atout.
DETAILS DE LA SOUMISSION
Détails de la soumission :
Si cette offre vous intéresse, merci de soumettre votre CV détaillé avec trois personnes de références et deux exemples de travaux similaires, et un plan de mise en œuvre des activités (méthodologies et calendrier détaillant les activités/tâches à réaliser) pour les 30 jours en un seul fichier PDF à recutrement@projetkjk.org.
L’objet du message doit être : CONSULTANT ANALYSE PLAN 2007-2011.
Durée de la consultation : 45 jours
Contact du projet: Dr. Adama Sacko, chargé du programme CCSC SR-PF : asacko@projetkjk.org avec copie à Dr. Mohamed Sangaré, conseiller Santé numérique & Innovation: Mohamed Sangaré msangare@projetkjk.org, Mamadou Coulibaly, Directeur Administratif et Financier: mcoulibaly@projetkjk.org.
Date limite de soumission le 02 juin 2017 à 11 H 00 GMT.