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Contexte et justification de l’étude
Depuis 2012, le Mali fait face à une situation humanitaire sans précédent. Le second semestre de l’année 2021 continue à être marqué par la persistance des chocs principaux moteurs de la crise que sont les conflits et l’insécurité multiforme, les aléas climatiques (inondations et sécheresses) et les urgences sanitaires et épidémies. En ce qui concerne ce dernier choc, il a pris une dimension encore préoccupante avec la tendance à la prolongation du COVID- 19, qui est à sa troisième vague au niveau du Mali. Les besoins humanitaires au Mali pour l’année 2021 se présente comme suit : 11,7 millions de personnes affectées par la crise parmi lesquels 5,9 millions sont dans le besoin et 4,7 millions sont ciblées par la réponse humanitaire dont 55 % d’enfants, 21 % de femmes, 21 % d’hommes et 3 % de personnes âgées en besoin d’assistance humanitaire.
La crise humanitaire qui sévit au Mali affecte les femmes, les filles, les garçons et les hommes de tous âges de différentes façons. De ce fait, leurs besoins et intérêts diffèrent, tout comme leurs ressources, leurs contraintes, leurs capacités et stratégies d’adaptation. Au regard du contexte général du pays et spécifiquement dans les zones cibles de l’étude, il est indispensable d’adjoindre aux interventions humanitaires le concept « d’égalité des sexes » qui fait référence à l’égalité des droits, des responsabilités et des chances des femmes et des hommes, des filles et des garçons ainsi que de la réduction des inégalités. L’égalité de sexes ne veut nullement point dire que les femmes, les filles, les garçons et les hommes sont identiques, mais plutôt que leurs droits, responsabilités et opportunités ne dépendront pas du fait qu’ils sont nés femmes, filles, garçons ou hommes. La prise en compte de l’égalité des sexes dans l’action Humanitaire se traduit par l’identification des différents besoins, priorités, capacités et contributions propres aux femmes, aux hommes, aux filles et aux garçons et la participation effective et égale des femmes et des filles tout au long du cycle de programmation humanitaire.
Il en résulte que l’AEN en tant qu’acteur humanitaire doit garantir que l’assistance fournit dans les communautés soit adaptée aux besoins, capacités, contributions potentielles et risques différenciés des populations affectées tout en tenant compte des contextes culturels dans les régions d’intervention et des mécanismes d’adaptation.
L’AEN veille à assurer un traitement égalitaire sur l’accès de bénéficiaires aux programmes mis en œuvre dans les régions de Ménaka, Gao, Kidal et Mopti. L’égalité des genres est prise en compte par l’AEN dans sa programmation à travers la consultation de toutes les couches de la population (femmes, homme, filles et garçons) depuis les étapes de planification, de programmation, jusqu’aux évaluations finales pour analyser le niveau de satisfaction des bénéficiaires aux interventions mis en œuvre. AEN s’engage à systématiser l’approche participative en incluant tous les membres de son équipe et tous ses bénéficiaires dans les efforts de programmation et d’organisation dans une démarche de réflexion sur les inégalités de genre afin de briser ces derniers pour faciliter un accès équitable aux programmes.
Il s’engage également à créer un système humanitaire dans lequel le genre n’est pas un obstacle, mais plutôt une opportunité favorable à l’accès au service de la santé sexuelle et reproductive, aux infrastructures WASH, au programme PAIX et aux activités de prévention et réponse contre les VBG et dans lequel l’égalité entre femmes et filles est prise en compte dans l’ensemble des programmes.
Ainsi, depuis 2007, AEN à travers ses programmes et récemment avec les projets DEBO ALAFIA et NORAD vient en appui aux populations touchées par la crise dans les régions de Ménaka, Gao, Kidal et Mopti, en leur facilitant un accès aux services de santé sexuelle et reproductive, de l’Eau, L’hygiène et l’Assainissement ; la participation de femmes dans les organes de paix et les poste de décision conformément à la résolution 1325, ainsi que leur accès aux activités de prévention et de réponse contre les Violences Basées sur le Genre.
Cette étude permettra d’analyser les capacités des programmes de l’AEN à prendre sous le prisme du genre aux plans programmatique, de mise en œuvre de définition des différents rôles et responsabilité (accès contrôle aux instances et au contrôle des ressources ) des besoins et opportunités pour les hommes, les femmes, les filles et garçons en identifiant également les barrières liées aux normes de genre, de pouvoir, d’inégalité, de discrimination et d’opportunité pour l’accès aux programmes santé sexuelle et reproductive, de l’Eau l’hygiène et l’assainissement, PAIX la prévention et réponse contre les VBG pour les hommes, femmes, garçons et filles.
Les inégalités de genre sont relatives aux déséquilibres entre hommes et femmes en termes de réalisations, dus aux obstacles majeurs au développement humain, et sont mesurées par l’Indice d’inégalités de genre (IIG). Elles se trouvent exacerbées en période de conflit et constituent des déterminants en termes de niveaux d’accès aux services et aux ressources.
Objectif de l’étude
L’étude vise globalement à établir un état des lieux de la situation des violences basées sur le genre dans les zones cibles assorties d’une analyse comparative entre les sexes en considération des normes
Spécifiquement, cette étude a pour objectif mener une analyse comparative entre les sexes dans quatre domaines clés à savoir :
- Les barrières servant de normes sociales et culturelles restrictives ;
- Les rôles et responsabilités ;
- L’accès et contrôle ;
- Participation et prise de décision
Il sera question d’analyser comment les programmes de l’AEN intègrent ces quatre domaines de dynamiques genre dans la mise en œuvre des activités et analyser de quelle manière ces derniers pourraient constituer une barrière sur l’accès aux services sociaux de base. Ces analyses permettront d’avoir une réponse adaptée aux besoins spécifiques de chaque groupe de population.
Entre autres, les résultats de cette analyse permettront de nourrir la réflexion de l’AEN pour le développement de nouveaux projets dont les problématiques seront basées sur l’évidence des données et information collectées lors de cette analyse.
Méthodologie
Une équipe de 40 enquêteurs donc 20 femmes et 20 hommes en plus de staffs de partenaires GREFFA, AMSS, SOLISA et IAMANEH, collecteront les données auprès des femmes, hommes, filles, garçons ( de 18 ans et plus) à travers les discussions de groupe et les entretiens avec les informateurs clé dans chaque communauté afin de mieux comprendre la capacité pour les programmes de l’AEN à prendre en compte les questions du genre dans sa mise en œuvre en fonction de quatre domaines clés d’analyse genre :
« Les normes sociales et culturelles ; Les rôles et responsabilités ; l’accès et le contrôle de ressources ; et finalement la participation et la prise de décision », dans les programmes santé sexuelles et reproductives, VBG, WASH et Paix et la dynamique du pouvoir au sein de ces communautés.
Résultat attendu de l’étude
- Les barrières liées aux normes sociales et culturelles sur l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, les services VBG, les infrastructures WASH et la participation aux organes de décision sont identifiées ;
- Les Barrières liées aux Rôle et responsabilité dans la programmation NCA au Mali sont identifiés ;
- Les barrières liées à l’accès et contrôle de ressources dans la programmation NCA au Mali sont identifiés ;
- Les barrières liées à la participation et la prise de décision dans la programmation NCA au Mali sont identifiés ;
- Ressortir les leçons apprises pour renseigner la conception de projets qui facilitent l’accès équitable aux services dans les quatre pliés de la programmation NCA au Mali ;
- Des recommandations spécifiques sont proposées pour faciliter un accès équitable aux activités des programmes de l’AEN au Mali ;
- Un plan d’action basés sur le résultat de l’étude est élaboré pour orienter la programmation de l’AEN au Mali.
Livrables
Un rapport basé sur les résultats des : (i) interview avec les informateurs clés (Key Informant Interviews – KIIs) et, (ii) les groupes de discussions (Focus Group Discussions – FGDs) conduits avec les femmes, les filles, les hommes et les garçons représentants les groupes de population dans les villages ciblés par l’étude. Ce premier rapport, basé sur les entretiens, explicitera les éléments ressortis dans les résultats attendus de cette étude et donnera une liste d’activités mise en œuvre par le partenaire pour répondre aux besoins de communautés.